Laurent Drelincourt

(1625-1680)

 

Livre premier - Sonnet 3

Sonnet précédent - Sonnet suivant

Sur le Fils éternel de Dieu

 

1                                 Sur l’aile de ma foi, jusqu’aux cieux transporté,
2                                 Grand Dieu, je vois ton Fils dans sa grandeur immense,
3                                 Engendré dans ton sein, sans avoir pris naissance ;
4                                 Et vivant avec toi, de toute éternité.

5                                 Je le vois ton égal, en force, en majesté :
6                                 Joint à toi par nature, et le même en essence ;
7                                 Distingué, toutefois, quant à la subsistance ;
8                                 Mais sans éloignement et sans diversité.

9                                 Etroite liaison ! Ineffable mystère !
10                               Le Père dans le Fils, et le Fils dans le Père,
11                               Sont unis, sans mélange, inséparablement.

12                               De leur sainte union la merveille est extrême ;
13                               Toute image à l’objet ressemble seulement ;
14                               Mais l’image de Dieu, dans son Fils, c’est Dieu même.

 

Annotations de Drelincourt :

Ligne 2 : « Dieu de Dieu, lumière de lumière ; vrai Dieu du vrai Dieu ; Fils unique de Dieu ; non fait, mais engendré ; et par qui toutes choses ont été faites ; consubstantiel, coéternel et coégal au Père » dsent, dans le 4e siècle les conciles de Nicée et de Constantinople.

Ligne 9 : Les théologiens grecs ont nommé « périchorèse » cette union ineffable que Jésus-Christ avait exprimée, en disant : « Je suis dans mon Père, et mon Père est en moi ».

 

 

Télécharger sous format .pdf

Télécharger la version telle que publiée en 1680

 

Retour aux Sonnets chrétiens