Laurent Drelincourt

(1625-1680)

 

Livre premier - Sonnet 16

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Sur les cieux

1                                 Hauts et vastes lambris, d’éternelle structure,
2                                 Incorruptibles cieux, divins compartiments,
3                                 Voûtes d’argent et d’or, superbes bâtiments,
4                                 Dont, sans art, Dieu forma la noble architecture ;

5                                 Globes, de si parfaite et si riche figure, 
6                                 Si constants, si légers, en tous vos mouvements, 
7                                 Qui dans votre ample sein logez les éléments, 
8                                 Et qui servez de comble à toute la nature ; 

9                                 De votre auguste front quand je vois la rondeur, 
10                               Les grâces, les trésors, la pompe et la splendeur, 
11                               Les diamants, l’azur, el cristal et la flamme ; 

12                               Percé de vos rayons, ébloui de vos feux,
13                               Je ne puis retenir ce transport de mon âme : 
14                               O que le Maître est grand, qui vous fit si pompeux !


Annotations de Drelincourt :

Ligne 2 :           Nonobstant cette incorruption, les plus anciens docteurs ont cru que le ciel était d’une matière élémentaire, tenant de la nature de l’eau et de l’air.

Ligne 5             La figure ronde est un emblème de la Divinité, tant elle est noble et excellente. Aussi est-ce la figure la plus capable, et où il n’y a ni commencement, ni fin.

Ligne 14           La beauté du ciel nous fait voir qu’il y a une Dieu (Galien) et son mouvement est l’harmonie de Pythagore, qui nous publie la gloire de son Créateur.

 

[1] qui a de la magnificence, de l’éclat

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